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Discours du Président National au premier congrès du NMP

SOUS LE THEME : Pour un Panafricanisme de Gouvernement

DISCOURS DE POLITIQUE GENERALE DU PRESIDENT NATIONAL DU NMP




Messieurs, les Représentants de l’Administration,
Messieurs, Mesdames les Autorités Religieuses,
Messieurs, les Chefs Traditionnels,
Messieurs, les Représentants des Partis Amis FPI (Front Populaire Ivoirien), UNADR (Union Nationale des Démocrates Républicains), MTERPC (Mouvement pour une Transition Equitablement Réconciliatrice et Pragmatique au Comores alias Suluhu, Les Patriotes etc.).

Messieurs, les panélistes d’Afrique Media, notre chaîne,
Mesdames, Messieurs, Chers invités,
A vous, membres du Nouveau Mouvement Populaire (NMP) venus de tous les coins du Cameroun ;
Je vous offre le salut, l’amitié et la chaleur politiques du NMP.
Femmes, hommes et jeunes porteurs d’espérance et d’espoir.
Bienvenus ici dans cette salle de Bonapriso.

Comment pourrais-je vous oublier, vous qui avez traversé les mers, les océans, les pays, pour venir au Cameroun, vous la diaspora, les témoins du destin universel du Cameroun et du caractère universel du projet que porte le NMP. Vous avez détecté une étoile parmi les étoiles, vous l’avez suivi et elle vous a conduit jusqu’ici dans cette salle à Bonapriso, où se joue pendant deux jours, le destin du monde entier.
Une fois de plus, bienvenue à tous et à toutes.

Mesdames et Messieurs,
Alors que s’ouvre le congrès du NMP, le premier, une image envahit mon esprit ; celle de mon départ du MANIDEM (mon ancien parti) en mai 2011, départ qui se traduira, au plan juridique, au mois de septembre de la même année, par notre démission de ce parti. J’en parle parce qu’à l’époque, on nous avait dit : « … vous ne tiendrez pas. Vous avez tellement donné au point que vous n’avez pas d’autre choix que de revenir… ». Le vous ici convoqué, concerne le noyau formé à l’époque par moi-même et une poignée de fidèles qui, m’avaient suivi. 
Non seulement nous avons tenu bon mais nous sommes à la tête d’une dynamique de révolution mondiale d’une ampleur souterraine sans précédent. Vous, ici rassemblés, êtes la quintessence symbolique et politique de cette dynamique que rien n’arrêtera, contre laquelle aucune force au Monde, ne pourra venir à bout. Quant à l’actualité au sein de mon ancien parti, nous en éprouvons de la peine.
Non seulement le NMP et son Président National ont assumé pendant sept (07) ans, le mouvement néo-panafricaniste contre les vents et les marées les plus violents, ils assument en même temps, une nouvelle conception de la politique, et donc du parti politique.

C’est ainsi que le NMP n’a placé aucune carte alors que s’il avait voulu le faire, il en aurait placé plus de cinq cent mille (500 000). Rarement, un parti a été autant sollicité pour des adhésions mais nous avons opté de bâtir tout d’abord une fondation solide en gagnant les cœurs, et ce durablement. Y’a-t-il meilleure adhésion que celle du cœur ? Pour que cette conquête des cœurs soit rationnelle, nous avons, durant sept (07) ans, dans des conditions révolutionnaires, formé une cinquantaine de cadres de très haut niveau. Dans les deux ans qui viennent, ils passeront à deux cent cadres. Ceux qui ont une culture de l’organisation révolutionnaire, savent ce que signifie un tel niveau d’investissement. Nous parlons de hauts cadres et non de militants. Nous avons organisé de nombreuses conférences, de nombreuses conférences de presse et des manifestations, qui ont toutes, été d’un grand impact sur l’évolution du Cameroun et de l’Afrique.
Le mouvement néo-panafricaniste, sa solidité alors que ses détracteurs lui avait prédit un destin de feu de paille, ne sortent pas d’une génération spontanée. Ils supposent en arrière-plan, un travail harassant, sacrificiel et stratégique. Ce travail ingrat, le NMP l’a assuré et l’assurera toujours. 
Pour tout ça, je vous rends un vibrant hommage, vous militants et sympathisants du NMP, travailleurs de l’ombre, inconnus, vous avez été l’avant-garde secrète du néo-panafricanisme. Vous êtes l’honneur de ce combat.  

Messieurs, Mesdames,
Avant l’avènement du néo-panafricanisme et du NMP, en quoi consistait la politique au Cameroun et en Afrique ? A démocratiser les Etats (alternance au sommet des Etats, limitation des mandats présidentiels, défense et promotion des droits de l’homme, bref à la traque et à la chasse des « dictateurs ») d’une part et à la satisfaction des exigences du FMI d’autre part. Toutes ces choses qui signifient la recolonisation du continent, qui ne peut se faire sans la façade d’une nouvelle mission civilisatrice : nous sortir de l’animalité pour nous amener à l’humanité par le biais de la démocratisation et de la bonne gouvernance. Si ce n’était que ça, ce serait moins grave. Mais il y’avait plus que ça, de plus grave. C’était que les africains paraissaient heureux de subir cette cure de civilisation. Ils étaient les agents de leur propre servitude. Ça a brulé ici et là en Afrique, ces Etats qui ont été dépecés, ces pays qui basculaient du jour au lendemain dans la guerre civile, ces Etats qu’on renversait au gré des vents d’Est, des vents d’Ouest; ces rebellions armées qu’on présentait comme des modèles d’héroïsme et de modernité, ces Chefs d’Etat assassinés, déportés au nom de la démocratie et de la bonne gouvernance.
Les CRIMINOCRATIES OCCIDENTALES qui étaient derrière ces crimes, ont réussi la prouesse que leurs ancêtres esclavagistes avaient réalisé : Faire passer le vice pour la vertu, le crime pour un acte de bienfaisance, le mensonge en vérité, l’injustice pour la justice, la crapulerie pour de la noblesse. Les dictatures se font passer pour des démocraties, la criminalité économique pour de l’économie, les plus grands violeurs des droits de l’homme se passent pour les plus grands défenseurs et promoteurs des droits de l’homme. Voilà la prouesse géopolitique que les nouveaux civilisateurs, héritiers des anciens civilisateurs d’hier, ont réussi. Des millions d’africains meurent parce qu’ils croient aux vertus de cette nouvelle cure civilisationnelle. Prenons le cas du concept de Dictateur, composante totémique de cette cure civilisatrice : les intellectuels, les hommes politiques, les chefs religieux, les leaders de la société civile, ne font-ils pas chorus pour enseigner que les dictatures pullulent sur le continent et qu’il suffit d’avoir l’onction de ce qu’ils ont nommé « suffrage universel » pour ne pas être un dictateur mais plutôt un grand démocrate. Le problème de l’Afrique, au regard de tout ce qui précède, c’est la dictature. Les nouveaux civilisateurs avaient possédé l’opinion africaine dans une espèce d’ensorcellement géopolitique sans précédent. Pour faire de la politique au sens noble de l’idée, il fallait briser ce carcan et par là, libérer l’opinion et les imaginaires. Nous n’avons pas été effrayés par le caractère titanesque de la tâche et nous avons engagé le combat. Au bout des sept (07) ans, quels sont les résultats ?

En effet, nous avons changé la face du monde, opposé à l’occident une intelligence géopolitique supérieure à la leur, en anticipant sur leurs scénarios. Nous avons brisé l’arrogance de la France et l’avons obligée à faire profil bas. Après avoir fait échouer les projets de recolonisation, de déstabilisation des pays africains, structurer le débat au niveau global et continental en dominant et en nourrissant les thèmes majeurs ; Franc CFA, démocratisation et décriminalisation des relations internationales, financement de l’Union Africaine, exposé l’essence hideuse de la CPI ; après avoir pénétré le huis-clos des chefs d’Etat de l’Union Africaine pour y influencer les ordres du jour au point que des résolutions inédites y ont été prises, nous avons réhabilité les Chefs d’Etats africains injustement malmenés par l’impérialisme. Nous avons fait évoluer les mentalités ; tout ceci obtenu sans aucune violence.

Messieurs et mesdames,
Je reviendrai sur la valeur dialectique de ces résultats. Permettez-moi cependant de marquer un arrêt sur un autre cas emblématique de l’occidentalisation géopolitique de nos mentalités. Il s’agit de la dernière sortie de ce qu’on appelle « ambassadeur américain ». Maintenant qu’il est établi que sa sortie relevait du voyoutisme diplomatique, il faut alors chercher à comprendre les ressorts de la réaction d’une partie de l’opinion camerounaise, certes minoritaire, qui s’est engagée à fond dans la défense du « diplomate américain ». C’est ainsi que commentant notre réaction, on nous a reprochés d’être violents, de manquer de courtoisie à l’égard d’un diplomate, de ne pas tenir compte du rapport de forces, de manquer le sens du pragmatisme etc… Tout ce que font ces contempteurs quand il s’agit des chefs d’Etats africains en général et du Président Camerounais en particulier. L’ambassadeur bénéficie du privilège civilisationnel dont jouit son pays : les USA. Ce qui est bon pour les USA, est d’office bon pour le monde. Pays le plus puissant du monde, il est par ricochet, le pays le plus civilisé. Son ambassadeur, à l’image de son pays, ne peut dire que le vrai, le beau et le bon. Cet avantage non comparatif au niveau des valeurs, qui est l’apanage de l’occident, est un nœud gordien. La vocation du NMP est de le dénouer.  

Comment le faire si le diagnostic de la situation, de notre parcours jusqu’à nos jours est biaisé ? C’est la question de la valeur dialectique des résultats engrangés depuis sept (07) ans que le combat néopanafricaniste a été engagé. Malgré les victoires, petites parce que souterraines et plus que mentales, les néo-colons et/ou recolonisateurs sont debouts, têtes hautes et nuques raides. Ils défient et narguent le néo-panafricanisme. Du haut de leur arrogance historique, ils savent qu’ils nous épuiseront à l’usure. A cause de l’endo-colonialisme, c’est-à-dire de l’action de nouvelles classes d’oppresseurs africains, qui ont fondé leur prospérité sur la maltraitance de leurs frères et sœurs. C’est à cause d’eux, que les ennemis de l’Afrique et les opportunistes africains de tous bords disent, sous cape et souvent toute honte bue, à haute voix, qu’à tout prendre, la colonisation était mieux. Si nous sommes conscients des crimes des endocolons, c’est pour mieux dire qu’ils relèvent des effets d’une cause dont la centralité coule de source : l’impérialisme et sa face actuelle : la recolonisation. Pour que les effets deviennent la cause, certaines conditions doivent être réunies, elles ne sont pas réunies en Afrique. C’est ce qui nous oppose et nous distingue des faux panafricanistes et autres démocrates des tropiques qui, sur la base de leur humeur du jour, veulent inverser la hiérarchie des contradictions et poser que le problème de l’Afrique, c’est la fainéantise des Chefs d’Etats. Comment peut-on, alors qu’on est dans un monde global, analyser les problèmes, dégager les responsabilités en niant leur globalité ? Des problèmes qui sont vieux de presque mille ans et qui auraient pour créateurs des gens qui n’ont que moins de cent (100) ans. 

Ce refus d’affronter les problèmes dans leur profondeur, amène les faux panafricanistes et autres opportunistes, à emprunter les raccourcis démocratiques. Ce qui permet de fermer les yeux sur les structures objectives de l’impérialisme et de ne les ouvrir que pour mieux voir l’absence de « démocratie et de bonne gouvernance ». Cette contradiction secondaire formé par l’endo-colonialisme est exploité à fond par l’occident capitaliste pour diviser politiquement et géopolitiquement l’Afrique, mieux nourrir des oppositions africaines. Il faut donc sortir de ce piège dont les effets sont dévastateurs pour le continent.

Comment sortir de ce piège mortel constitué par le concubinage incestueux de l’endocolonialisme et de l’impérialisme désormais globalisé ?  

1) En analysant rigoureusement le processus dialectique qui travaille l’Afrique en général et le Cameroun en particulier.
2) En dépassant le panafricanisme pétitionnaire dans le panafricanisme de gouvernement.

1.1. L’état du processus dialectique (le jeu des contradictions) : (Le cas du Cameroun).

Dès 2011, alors que j’étais pré-candidat à la présidentielle j’avais posé le diagnostic dans les termes dont le caractère prophétique, m’oblige à reconvoquer ici.
« ….. Du fait de la maturation des conditions internes et des manœuvres de certaines puissances extérieures, le processus dialectique a connu une avancée qualitative qui, montre que la contradiction principale et les contradictions secondaires autrement dit, la cause et les effets se confondent désormais au Cameroun pour créer une donne politique inédite dans laquelle le système colonial et le régime qui, pour l’instant, règne sur le pays, sont entrés en conflit. C’est ce qui exprime le différend sourd et larvé qui oppose le Chef de l’Etat aux tuteurs extérieurs du régime sur les modalités de sa succession. Ce différend aggrave les différends internes du régime constitués par l’antagonisme des intérêts présidentiels et ceux des clans supérieurs de la bourgeoisie administrative, et l’antagonisme de ces différents clans entre eux.

Ne nous méprenons pas sur le caractère explosif de ces contradictions. Elles touchent à la survie des maillons essentiels du système. Et en tant que telles, elles sont incontrôlables parce qu’elles dépendent d’éléments subjectifs qui échappent à l’analyse classique donc à la prévision. Elles fournissent la base de l’imprévisibilité de la transition au Cameroun. Et cette imprévisibilité constitue la plus grave menace qui pèse sur la paix sociale dans notre pays. Or notre grand défi aujourd’hui, c’est justement de préserver la paix à la suite de l’alternance à la tête de l’Etat mais surtout donner de la perspective à nos institutions. Pour maîtriser cette imprévisibilité à leur avantage exclusif, certaines puissances pour placer leur pion, font pression sur le Chef de l’Etat pour qu’il clarifie d’avantage les termes de sa succession. C’est une voie ; est-elle la seule voie ? Garantit-elle les intérêts de la population ? Rappelons qu’en différant la visibilité constitutionnelle d’un dauphin, le Chef de l’Etat a préservé la paix,en empêchant de la sorte, la guerre ouverte des successeurs putatifs.

L’autre voie, pour maîtriser avantageusement cette imprévisibilité, serait une action souveraine du Chef de l’Etat visant à conjurer les incertitudes liées à sa succession. La position exceptionnelle qu’il occupe dans l’équilibre des forces politiques dans le pays, lui en donne les moyens.
La troisième voie, c’est l’émergence d’une nouvelle dynamique politique qui, va prendre de court, les plans secrets qui sont échafaudés ici et là, et qui vont à l’encontre des intérêts de notre pays… ». Voilà ce que nous disions, il y’a sept (07) ans. De 2011 à 2018, comment ce processus dialectique a-t-il évolué ? 

Le jeu des puissances pour contrôler la succession du Chef de l’Etat, s’est accéléré comme l’indiquent, les crises Boko-haram et celle anglophone. La sortie récente de l’ambassadeur américain, sauf pour les naïfs, conforte cette volonté des puissances de peser sur la succession du Chef de l’Etat.
Quant à l’action souveraine du Chef de l’Etat, il a, avec la mise en place du conseil constitutionnel, montré son attachement à asseoir sa succession sur des bases juridico-constitutionnelles. 

Quant, enfin, à l’émergence d’une nouvelle dynamique politique, elle est là, puissante et audacieuse. C’est le néo-panafricanisme. Ses missions à terme, consistent à :

1) A contrecarrer le projet recolonial des puissances ;
2) A éviter que la succession du chef de l’état profite à des endo-colons qui, poursuivront dans la prostitution avec l’occident capitaliste au détriment du pays et du peuple ;
3) A assurer la continuité institutionnelle dans une perspective panafricaniste. 

Les choses sont désormais claires. Les enjeux de l’heure nous interdisent de prêter le flanc à une personnalisation primaire de nos contradictions politiques pour objectiver celles-ci dans la seule stratégie qui, réconcilie l’alternance et l’alternative : le soutien dialectique aux institutions et à celui qui, pour le moment, les incarne. Ce n’est pas un soutien domestique ; nous ne sommes pas engagés dans une alliance de gouvernement qui, n’aurait pour objectif essentiel, que l’accès à des postes. C’est un soutien dynamique et dialectique. Il consiste à soutenir les institutions pour mieux combattre le système et le démanteler, en anticipant sur l’évolution institutionnelle du pays. Que font d’ailleurs tous ceux-là, qui veulent le départ du chef de l’Etat? Ne le combattent-ils pas de toutes leurs forces tout en profitant des avantages qu’offrent la collaboration avec lui ? De qui se moque-t-on ? Donc, soutien dialectique dynamique ; elle articule une démarche stratégique de long terme visant la conquête du pouvoir avec une tactique de court terme, qui, fait correspondre la prise du pouvoir avec la capacité de réaliser le projet politique qui est notre raison d’être. Cela suppose, dès maintenant, de passer à une autre étape de la lutte panafricaniste.

1.2) Entrer dans le panafricanisme de gouvernement 

Pendant sept (07) ans, le panafricanisme de type pétitionnaire était nécessaire et donc incontournable. Il a produit les résultats qui sont décrits plus haut. Par la non-violence la plus absolue, il a obtenu ce que les armes et les « formes d’organisations » les plus élaborées, dans le passé, n’ont pas obtenu (même si nous sommes conscients de la dette que nous avons à l’égard de ces organisations devancières) simplement parce que les NTIC (pour ne citer qu’eux) nous offrent des possibilités de coordination en temps réel qui, n’existaient pas hier. Comme les Africains n’ont cessé eux-mêmes de nous le rappeler, ils sont désormais conscients des enjeux. Il faut passer à autre chose. L’usure, et c’est le pari de l’ennemi, nous guette, pour retourner le mouvement contre lui-même. Elle réussira là où la trahison et les infiltrations ont échoué. Le panafricanisme de gouvernement consiste à élaborer une alternative de gouvernement et à la rendre opérationnelle du petit échelon institutionnel jusqu’au plus élevé. Le panafricanisme ne sera plus ce mouvementisme médiatique prolongé sur le terrain par quelques actions velléitaires et sporadiques. Il doit mûrir dans la transformation du mouvementisme médiaticogéopolitique en puissance politique concrètement au pouvoir (dans quelques pays pour un début) et qui, fait mieux que les gouvernements tant critiqués. Sans cette transformation, le néo-panafricanisme donnerait raison à ses détracteurs qui, veulent le confiner à une communication géopolitique pour gouvernements en mal de légitimité. Cette exigence de dépassement du panafricanisme par lui-même, dans le projet politique que son mouvementisme géo-médiatique appelle, nous ne le découvrons pas aujourd’hui. Dès le départ, nous l’avons signalé à plusieurs reprises dans nos interventions. A l’action médiatico-stratégique, il fallait coupler une authentique dynamique politique. Est-ce un hasard, si dès le départ, le NMP a assumé, sans prétention malsaine et sans intrigues politiciennes, cette double exigence du mouvementisme et de l’action politique ? Nous sommes dans une démarche consciente. Nous avons toujours su d’où nous venons et où nous allons? Pionnier du mouvement néo-panafricaniste, la conscience de celui-ci pouvait-il nous échapper ?

Le terrain historique le plus favorable pour l’épanouissement politique du néo-panafricanisme en tant que prise du pouvoir et gestion de l’Etat, c’est le Cameroun. Dépositaire, héritier et continuateur des plus vieilles traditions révolutionnaires, le Cameroun a vocation à être le berceau du néo-panafricanisme d’Etat. Ce Cameroun là, dans quel état se trouve-t-il ? Est-il mûr pour le panafricanisme ? 

Vers la prise du pouvoir d’Etat :   

Nous nous répétons volontiers, la vocation du néo-panafricanisme est de prendre le pouvoir d’Etat mais ceci par des voies authentiquement panafricanistes. C’est-à-dire sans le patronage des puissances étrangères mais par la puissance de l’esprit authentiquement africain. Cet esprit qui, a fécondé la civilisation universelle africaine, la gloire de l’Egypte antique, de l’Afrique des grands royaumes. Cet esprit, ancien des âges, qui a fait de ce continent, le berceau de la civilisation, la mère de l’humanité. Cet esprit africain, qui est à l’œuvre pour faire du Cameroun, le lieu où l’on assume radicalement et porte l’espérance panafricaniste. L’on n’est pas, par hasard, le centre du néo-panafricanisme. Le pays le paye cher et très cher. Lui qu’on veut déstabiliser par tous les moyens. Le Président Biya le paie cher, lui qui n’a pas cédé à la pression occidentale de tout faire pour étouffer dans l’œuf, ce mouvement, lui qui, n’a pas mis un seul panafricaniste en prison, n’a inquiété un seul outre mesure.

Le Cameroun est au centre, le lieu de convergence et de confrontation de deux dynamiques historiques : La dynamique de restauration coloniale et la dynamique d’accomplissement révolutionnaire néo-panafricaniste.
La dynamique de restauration coloniale est la continuatrice et l’héritière des traditions politiques esclavagistes, colonialistes, dans leur vieil inceste avec les endo-colons locaux.
La dynamique d’accomplissement révolutionnaire néo-panafricaniste est l’héritière et la continuatrice des traditions politiques anti-esclavagistes, anticolonialistes, panafricanistes plus que multi-centenaires. Ces deux dynamiques sont en confrontation intense. Cette intensité culmine en cette veille d’élections présidentielles fixées en octobre 2018. Chacune a son mouvement social, sa stratégie de prise du pouvoir, son projet politico-historique, ses allégeances. 

La dynamique de restauration coloniale a pour mouvement socio-stratégique, la crise anglophone telle qu’elle se déploie depuis deux ans ; des relais médiatiques locaux, des relais civils (ONG) affiliés au réseau global du droit de l’hommisme. Elle a ses hommes politiques qui, dorment dans les chancelleries occidentales pour supplier celles-ci de chasser M. Biya Paul du pouvoir. Cette dynamique a pour projet économique, la continuité coloniale avec pour totems, le maintien du FCFA et la tutelle du FMI. Sur le plan culturel et géospirituel, elle assume un enracinement traditionnel et culturel, le plus réactionnaire, de type féodal et villagiste doublé d’une allégeance directe aux pouvoirs religieux et ésotériques, alliés de l’impérialisme occidental. 

Quant à la dynamique d’accomplissement révolutionnaire néo-panafricaniste, elle a pour mouvement socio-stratégique, le néo-panafricanisme, pour relai médiatique, Afrique-média, notre chaîne, la chaîne des africains, la chaîne de la jeunesse africaine comme l’a souvent répété son PDG M. JUSTIN TAGOUH que nous saluons en passant. Elle a pour relais civils ; les dynamiques associatives en interne ou dans la diaspora non-affiliées au droit de l’hommisme occidentalo-capitaliste. Ses hommes politiques n’ont aucune allégeance vis-à-vis de l’occident. Son projet économique vise à briser le joug du pacte colonial, de l’iniquité des termes de l’échange, la fin de la zone Franc, du Franc CFA et de la tutelle du FMI.

Là où la dynamique de restauration coloniale veut le maintien des bases militaires, du droit international occidentalo-colonial, la dynamique d’accomplissement révolutionnaire néo-panafricaniste, milite pour le démantèlement des bases militaires, la révolution du droit international inique par l’avènement d’une vrai Union Africaine authentiquement néo-panafricaniste. 

Ces deux dynamiques traversent tout le champ politique camerounais. On ne peut pas les enfermer dans le carcan schématique de l’opposition d’une part et du pouvoir d’autre part. Elles sont transpartisanes. La dynamique de continuité coloniale mange dans la main du pouvoir RDPC, la nuit, et joue à l’opposant radical le jour. Elle est issue directement de ce pouvoir. Elle reproche au Chef de l’Etat, son Excellence Paul Biya, d’avoir trahi leur deal secret, de soutenir en sous-main Afrique-média et, de ne plus incarner leur avenir et surtout de ne pas vouloir passer la main à un des leurs comme M. Ahidjo l’a fait pour lui. La dynamique de continuité révolutionnaire apporte un soutien très critique au Chef de l’Etat, lui est reconnaissant de ne pas nuire Afrique-Média à défaut de ne pas soutenir celle-ci contrairement à ce que l’on propage ici et là. Cette dynamique n’a aucun deal secret avec le pouvoir, n’est pas issue du pouvoir. Elle travaille à créer les conditions géopolitiques et politiques pour que le chef d’Etat fasse bien son boulot tant qu’il aura la confiance des Camerounais

Entre ces deux dynamiques, il n’y a pas de troisième voie, de centrisme des tropiques pour faire diversion. L’affrontement de ces deux (2) dynamiques historiques est la trame fondamentale de la vie politique Camerounaise. Il a, comme l’indique clairement l’histoire du Cameroun, un retentissement universel, global. Assumer cette internationalité, cette globalité est le centre de gravité de la vie politique et géopolitique du Cameroun.
Que ces deux (02) dynamiques, dans un sursaut patriotique dépassant leur bord respectif, se donne la main pour sauvegarder l’intérêt supérieur du pays, cela est envisageable. Mais le socle d’un tel compromis ne sera pas les deals d’états-majors mais plutôt la prise en compte du mouvement historique tel qu’il se décline sur le terrain et non la volonté de retourner celui-ci contre lui-même. On l’a vu de par le passé. Ça ne se répètera pas. 

Mesdames, Messieurs, 
Comme chacun peut le voir, la lutte entre ces deux dynamiques a atteint son paroxysme au Cameroun. C’est cette intensité paroxysmique qui nous amène à dire que les temps sont mûrs pour un changement au Cameroun. L’enjeu, c’est désormais la maîtrise de ce changement pour le canaliser, le gérer dans le sens du progrès ou dans le sens de la réaction. A cet égard, est-ce un hasard si les maîtres de l’agenda anglophone font l’impasse sur le FCFA, les bases militaires, le changement révolutionnaire des relations internationales, l’iniquité des termes de l’échange, la révolution au sein de l’UA etc… ? Ce mouvement, du moins dans son expression politique, vise à prendre le contrepied du néo panafricanisme et intervertir les termes du débat politique et géopolitique. Pour contrecarrer ces manœuvres, les néopanafricanistes doivent porter un grand projet, un projet supérieur, qui se distingue par la qualité de ses énoncés éthiques, politiques et programmatiques, se démarque de la médiocrité, de la routine et du pessimisme en pariant sur l’intelligence et la maturité des camerounais (quand on sait activer leurs qualités au lieu d’activer leurs défauts). 
Il y’a urgence quand on considère la qualité des démarches politiques en cours alors que le pays négocie un tournant. Les démarches qui divisent les camerounais au lieu de les rassembler autour de ce qu’ils ont en commun : Le Cameroun et son corollaire le plus fondamental, la camerounité. 

C’est ainsi qu’on peut recenser une consolidation des intérêts régionaux par le biais du géorégionalisme politique (Grand Ouest - Grand Nord – Grand Sud – Grand Littoral etc…) pour tribaliser les enjeux du changement au Cameroun, de la succession du chef de l’Etat enterré de son vivant du fait de son âge avancé. On connaissait le délit de patronyme maintenant il y’a un délit de l’âge avancé. Cette géoethnisation des enjeux vise à maintenir les positions sociales des groupes d’élites ayant un seul projet politique, l’égoïsme de classe ; l’allégeance primaire sous-couvert de « lutte pour la démocratie » à des puissances tutélaires occidentales pour jouer les premiers rôles dans l’après Biya, malheureusement, contre le Cameroun. On peut recenser un néo-aristocratisme qui, sous le paravent de la démocratie et de la bonne gouvernance, veut prolonger et garantir le maintien de certaines hégémonies familiales. (Ici point d’alternance des hégémonies familiales), toutes ces démarches masquent leurs intérêts sous un antibiyaisme primaire d’une part et un biyaisme hypocrite et usé d’autre part. Recensons enfin, le jeunisme crypto-macroniste qui, postule qu’être jeune et démocrate version Macron, constitue en soi un projet politique digne de ce nom dans le contexte actuel. 

C’est le lieu d’insister particulièrement sur ce qu’on appelle crise anglophone. Qui peut encore refuser de voir qu’on a affaire à un remake des années 90, années de braises ? La différence réside en ce que le leadership « anglophone » est assuré par une direction composite, hétéroclite mais unie par le projet sécessionniste comme masse de chantage. Certaines figures aristocratiques des régions dites anglophone surfent sur ladite crise pour conquérir le pouvoir sur une base de clivage géo-linguistique, un peu pour « canadiser » le Cameroun, quand d’autres hommes politiques instrumentalisent la crise anglophone pour faire triompher les intérêts de lobbies ethno-financiers désormais globalisés, quitte, à faire du reste des camerounais, des compatriotes de seconde zone.

C’est cette médiocrité des offres politiques qui, appelle et rend nécessaire le panafricanisme comme idéologie de la libération du Cameroun, de l’Afrique et de toute l’humanité mais aussi comme programme opérationnel de gouvernement. Elle prend le contrepied de la démocratie recolonisatrice et de sa bonne gouvernance, basées sur la géo-ethnie pour promouvoir une vision politique qui se décline sous les grandes orientations suivantes :

1) La démocratisation de la démocratie ;
2) Le dépassement du capitalisme dans la nouvelle économie panafricaniste ;
3) L’avènement du nouvel ordre de la communication et de la culture ;
4) La refondation de l’Etat sur des bases panafricanistes ;
5) La révolution de l’école et de l’université ;
6) La reconfiguration de la société sur la base de la justice sociale et de la promotion des hautes valeurs de civilisation africaine ;
7) La sortie du Franc CFA, le démantèlement des bases militaires ;
8) Une nouvelle vision des forces armées et des forces de maintien de l’ordre ;
9) L’avènement des nouvelles relations internationales.   

En énumérant ces grandes orientations du NMP, nous parlons du destin universel du Cameroun, de sa vocation globale. Um Nyobe, Manga Bell ont fondé politiquement et géopolitiquement ce rôle universel du Cameroun. Douala Manga Bell, a porté au panthéon, l’offre sublime de co-souveraineté proposée aux allemands. Il paya de sa vie, la défense de l’esprit pionnier de cette idée sublime (au regard de l’époque) des relations internationales longtemps avant l’ONU, la SDN etc… Um Nyobe, à sa suite, continuant l’œuvre des devanciers qui l’ont précédé, assuma magistralement cette internationalité, cette universalité du Cameroun à la tribune des Nations Unies. Lui qui porta à fond ce projet de réconcilier le droit international avec la justice et le droit qu’il prétend incarner et promouvoir, lui qui voulait réconcilier le droit international avec le respect réel de l’égalité souveraine des nations. Quand on voit comment les puissances occidentales foulent le droit international de leurs pieds, méprisent l’égalité souveraine des nations, quand on voit comment le droit international couvre, magnifie le crime, l’injustice bref l’abjection à l’état brut, on voit sous un jour nouveau, la splendeur toute glorieuse des idéaux que ces grands héros ont incarnés. Oui, Messieurs, et Mesdames, sans cette incarnation politique de l’universalité du Cameroun, il n’y’aura pas de changement au Cameroun. Comment ne pas le souligner alors que le sommet historique entre M. TRUMP et M. KIM JONG HUN le 12 juin 2018, a posé, à nouveau frais, la question de la dénucléarisation du monde ? Pour réussir le changement au Cameroun, il faut l’articuler avec le changement du monde, le bouleversement du monde. Au risque de surprendre, nous le disons, l’affirmons et l’assumons ; le destin du monde se joue au Cameroun. Notre pays ne ratera pas le coche. Notre destinée ne nous échappera pas. Nous serons au rendez-vous. 

Mesdames et messieurs, 
Cette internationalité du Cameroun, que nous venons de convoquer sera réelle pour chaque camerounais, si elle se décline concrètement dans sa vie en termes d’accès aux besoins de base (eau, santé, logement, électricité etc…), d’épanouissement personnel et d’accomplissement de ses aspirations. Dans un pays, où l’essentiel de l’économie est dans l’informel (80% de l’économie), où plus de la moitié de la population vit au jour le jour, il faut arrêter avec cette économie qui sait garantir le profit des multinationales étrangères, assurer la reproduction sociale des bourgeoisies administrative et affairiste mais est incapable d’élever le niveau de vie du peuple ; pour renouer avec la vraie économie, celle qui s’occupe des hommes afin que leurs génies explosent à travers toutes sortes de créativités socioéconomiques. 
Notre projet économique a vocation à s’occuper de toutes les catégories sociales, à valoriser toutes les activités humaines dès lors qu’elles produisent de la richesse. Mais notre rapport à la richesse et au travail n’est pas capitaliste. Il faudra repenser le travail, la richesse, bref les rapports sociaux de manière à dépasser le capitalisme qui, n’offre à nos sociétés qu’une structure socio-économique à double vitesse, que des inégalités sociales cumulatives et ingérables. Il faudra débloquer nos forces productives dans un nouveau procès économique qui ne sera plus capitaliste. Nous voulons bâtir une économie panafricaniste.
Bien sûr qu’il faudra assumer le passif historique de l’économie néocoloniale capitaliste dans laquelle nous baignons depuis longtemps mais le cap est clair : le dépassement de l’économie capitaliste. 

Mesdames, Messieurs, 
Notre pays négocie le tournant majeur de son histoire, harcelé de toutes parts par la géopolitique du chaos mise en œuvre par les puissances capitalistes et portée en interne par leurs relais locaux. Nous n’avions pas fini avec Boko-haram, qu’on nous a imposé la crise anglophone. 
Contre Boko-haram, l’Etat du Cameroun et son chef ont fait ce qu’ils avaient à faire. Tout comme ils font ce qui doit être fait dans la crise anglophone. Nous faisons confiance au sens de l’Etat du Président Biya pour piloter la sortie de crise.
Quelle force politique, en dehors du NMP, s’est autant tenu aux côtés de l’Etat durant ces moments difficiles ? Le patriotisme nous l’imposait. Le sens des responsabilités nous obligeait, nous qui nous sommes constitués en alternative politique panafricaniste. 
Le NMP se tient aux côtés de l’Etat et de son Chef, Le Président de la République alors qu’ils gèrent la double guerre que lui ont imposé les sécessionnistes-terroristes et les terroristes de Boko-haram.
Le NMP apporte son soutien total aux forces armées du Cameroun, professionnelles qu’elles sont dans l’accomplissement de leurs missions.

Nous n’avons jamais cessé de le dire : aucune force au Monde ne peut venir à bout du Cameroun. Personne ne va déstabiliser ce pays. Les ennemis du Cameroun mettront tout en œuvre pour réaliser leurs desseins ténébreux à l’égard de notre pays, ce sera pour échouer lamentablement, honteusement.
Le Cameroun est un et indivisible. Il le restera. Force doit revenir à la loi.
 
Vive le NMP
Vive le Cameroun
Vive le néo-panafricanisme
Douala, le 14 juin 2018  

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