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Résolutions de politique économique du NMP


SOUS LE THEME : Pour un Panafricanisme de Gouvernement

Les militants du NMP, réunis en congrès du NMP, après avoir examiné les contours de l’économie Camerounaise, ses lois et l’évolution de celles-ci, ont convenu de ce que :

Le Cameroun est une formation sociale c’est-à-dire que, cohabitent en son sein, plusieurs modes de production qui, bien qu’enchevêtrés, sont dominés par le mode de production capitaliste. Officiellement, ce rapport-là, on le drape dans le costume conceptuel « d’économie de marché dans laquelle le secteur privé serait le moteur de la croissance économique » ;

Le fait est que, c’est depuis les indépendances que les rapports capitalistes dominent l’économie camerounaise. C’était le capitalisme périphérique d’Etat. L’Etatisme économique (prépondérance des monopoles publics) d’une part, Etat-providence pour corriger les inégalités, d’autre part ; n’étaient, qu’au fond, que les visages de la continuité du capitalisme (néo) colonial.
Lorsque dans les années 80, « le consensus de Washington » sonne le glas de l’Etatprovidence, dans les périphéries du capital, l’on passe au Cameroun, d’un capitalisme d’état périphérique à un capitalisme « du secteur privé » périphérique.
Un cycle de privatisations frénétiques va s’ouvrir sous la figure sévère du FMI. Exécutant la chanson du moment, nous transférâmes nos monopoles publics à des monopoles privés. Ceuxci accaparèrent l’essentiel de notre économie.

Evidemment que ce passage d’une économie dominée par des monopoles publics à une économie dominée par des monopoles privés n’a pas produit un changement substantiel dans la structure de l’économie camerounaise. C’est le contraire qui aurait surpris, et ça, les initiés le savaient.

Résultat des courses, l’Etat est obligé de reprendre des actifs publics concédés dans l’euphorie néolibérale en vogue alors, avec des patrimoines dans le même état qu’avant les privatisations sinon dans un état pire. Entre temps, les milliers de milliards ont été transférés à l’étranger et l’Etat s’est endetté pour garantir les prêts que ces monopoles contractaient pour, soidisant, investir.
Nous refusons d’engager une véritable réflexion économique ou de reprendre à notre compte, les leçons évidentes de l’évolution de l’économie mondiale. Nous continuons à croire que l’économie consiste à réaliser le budget de l’Etat, à rechercher les investisseurs étrangers, à pratiquer l’agriculture d’exportation, l’extraction des matières premières à l’état brut, du bois etc… avec leurs corollaires de surexploitation des travailleurs, de sous-développement de l’outil et des méthodes, de pillage etc… Et le tout pour salarier moins de 15% de la population active. Nous persistons à croire qu’il est rationnel de laisser la culture vivrière dans un état rudimentaire, la pêche et l’élevage à la merci du grand capital ou des lois de la débrouillardise.

Nous avons un secteur primaire, un secteur secondaire et un secteur tertiaire et bientôt un secteur numérique. Non seulement ces secteurs ne sont pas articulés entre eux, ils ne relèvent pas, non plus, d’un véritable projet national de développement socio-économique.
On finit par se retrouver avec un chômage endémique alors que le pays est à construire, avec un secteur informel qui ne cesse de grossir (près de 80% de l’économie du pays) avec un sous équipement infrastructurel tant au niveau collectif qu’individuel. Plus de la moitié de la population n’a pas accès aux services publics de base, l’urbanisation est anarchique et sauvage, l’offre de formation est inadaptée et nous nous retrouvons et c’est le comble, avec un niveau de gaspillage de la ressource humaine sans précédent. 

Nous avons décidé de faire la part belle au secteur privé pour satisfaire à la mode et assurer le confort de certains intérêts. Quid des conditions politiques, sociales et culturelles nécessaire à l’épanouissement de ce secteur privé, élevé pourtant au rang de la solution miracle. 
Soyons clairs : les conditions économiques du gouvernement du pays ne sont plus réunies. Notre pays devient quasi ingouvernable.

Les lois de notre évolution économique  

Nous évoluons à double vitesse au plan économique. Le secteur formel bloque, bon gré mal gré, le développement des forces productives. Il est dans un antagonisme structurel avec le secteur informel. (1ère loi du capitalisme périphérique). Ce secteur formel (administration publique, grandes entreprises multinationales, entreprises moyennes, professions libérales etc…), est branché sur les dynamiques globales d’intensification capitaliste. Ce qui soumet le pays à un écartèlement violent, le conduit au bord d’une déchirure. Le pays devient une juxtaposition d’enclaves, de comptoirs économiques satellisés par l’étranger d’une part et d’un chaos d’activités informelles gouverné par la loi de la survie. (2ème loi du capitalisme périphérique). Cette économie à double vitesse, écrasé par le capital étranger, qui accélère le processus d’éclatement de la nation, conduit celle-ci au bord d’un saut qualificatif pouvant prendre deux (02) directions : le basculement dans une totale et radicale recolonisation économique, ou la décolonisation de l’économie nationale (3ème loi du capitalisme périphérique). Où en sommes-nous ? L’épuisement du cycle de privatisations consécutif des PAS, la diversification des partenariats et le lancement des grands chantiers structurants créent les conditions objectives d’une décolonisation de l’économie nationale mais ces conditions sont quasi anéanties par l’iniquité des termes de l’échange, la volatilité des cours de nos matières premières, l’archaïsme de notre système productif et la dépendance monétaire. 

Aux grands projets structurants, à la diversification des partenariats et à la sortie du cycle ruineux des privatisations, il faut coupler une réelle maîtrise locale de la mise en œuvre de ces grands projets qui, aille au-delà du pilotage administratif (intelligence économique de niveau global), passer d’une diversification des partenariats à une diversification réelle de l’économie, l’acquisition de notre indépendance monétaire, la maîtrise des secteurs stratégiques, y compris sur la base d’une stratégie régionale etc… Mais tout ceci ne produira pas les résultats escomptés si nous ne réconcilions pas notre économie avec elle-même : c’est la réconciliation du secteur formel et du secteur informel. Elle ne se fera pas par décret, ni par une simple gesticulation visant à fiscaliser le secteur informel. Il est question de solliciter les lois supérieures de l’économie pour réaliser la tâche la plus historique qui nous attend : le dépassement du capitalisme dans ce que nous appelons l’économie globale non capitaliste (il y’aura toujours les rapports capitalistes dans cette économie mais elle ne sera pas dominée par les rapports socio-capitalistes. Ceux-ci ne seront qu’un rapport parmi les autres). Le capitalisme global monopoliste d’Etat, qui est le stade atteint par le capitalisme, nous y conduit directement. 

Le NMP propose donc de dépasser le capitalisme dans ce que nous appelons l’économie globale de marché non capitaliste. Le capitalisme de marché n’est plus l’horizon indépassable de l’économie. 
Le capital, le travail et la richesse n’y auront plus (dans la nouvelle économie) le même contenu qu’ils ont actuellement. La préservation des équilibres écosystémiques, la paix sociale, la santé, l’équilibre familial, l’éducation, l’économie militaire, l’économie villageoise, l’économie du troisième (3ème) âge doivent être réhabilitées. Ce n’est qu’ainsi que la nation reprendra le contrôle sur la dynamique économique, pour la soumettre à des fins autres que marchandes. 

Le NMP veut faire du Cameroun, la terre de la nouvelle révolution économique. 
Quant à la pédagogie politico-étatique qu’il faudra mettre en œuvre pour implémenter cette révolution, le projet géospirituel, l’éthique et la déontologie de gouvernement du NMP, son programme de gouvernement garantissent son bien-fondé et son opérationnalité. 

Fait à Douala
Le 15 juin 2018 

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